U comme Unique
Soyons clair !
Je n’ai pas de commune en U pour cette étape du #challengeAZ. J’ai donc essayé de trouver un moyen de rebondir, à l’instar du « R » de ce billet.
Nous allons nous rendre dans la province des deux Nèthes … mais quel rapport avec le U me direz vous ?
Ce rapport ce sera « Unique », mais comment rattacher « Unique » à la thématique des communes de mes SOSA ?
Il se trouve que j’ai un mariage célébré à Hingene à coté d’Anvers donc en Belgique pour un couple de SOSA., C’est le seul acte de cette ville, le seul acte de ce pays, il est donc unique !
Il n’est pas tout à fait correct pour moi de dire que ce couple de SOSA a été marié en Belgique. Le même mariage à l’heure actuelle aurait effectivement lieu en Belgique mais à la date de leur mariage, Hingene, proche d’Anvers était dans une province Française : Le département des deux Nèthes.
Je dois avouer que je n’en avais jamais entendu parler avant de chercher la provenance de cet ancêtre voyageur.
Le département des deux Nèthes
C’est un département Français, chef lieu Anvers. Il porte le numéro 93 dans la liste des 130 départements Français de 1811.
Son nom vient de la Nèthe, rivière de Belgique.
Le département des deux Nèthes a été créé en 1795 avec trois arrondissements (Anvers, Turnhout et Malines). Un quatrième lui est ajouté en 1810, pris au royaume de Hollande (Breda)
Après la chute de Napoléon, ce département Français devient une province du royaume des Pays Bas : La province d’Anvers.
Aujourd’hui ce territoire est réparti entre la Belgique et les Pays Bas.
Notre couple d’Ancêtres
Nicolas BIHARE est marin, il est né à Mers les Bains dans la Somme, le 28 Octobre 1775. Il est le fils de Laurent et de Michelle CAVA.
Son père exerce la profession de Matelot comme nous l’apprend son acte de baptême. Son parrain est Nicolas Le BOEUF et sa marraine Véronique CAVA.
Sa future épouse se nomme Marie Julie Sophie NOEDTS, elle est originaire de Dunkerque, où elle est née le 5 décembre 1788 comme nous le montre son acte de baptême
Elle est la fille de Jean Silvestre et de Marie Jeanne DEURVEL. Son parrain est Edouard MORTIER et la marraine, Marie VERQUERE.
Le Mariage a lieu dans les deux Nèthes
Ils vont donc se marier le 9 Janvier 1811 à Hingene dans le département des deux Nèthes. Qu’est ce qui a pu amener un jeune matelot de Mers les Bains dans la Somme, à rencontrer une jeune fille de Dunkerque dans le Nord et à l’épouser non loin d’Anvers ?
Une seule réponse : La MER.
Nicolas est désormais Matelot de 1ère classe à bord de l’Albanais, navire de la flotte de l’empire. Il y a rencontré Sophie qui y est servante. En 1811, l’Albanais est stationné dans le RUPEL, fleuve navigable jusqu’à plusieurs km à l’intérieur des terres. Le RUPEL est tout proche d’Hingene.
On voit dans ce document que Nicolas, matelot de 1ère classe est domicilié à bord du vaisseau. Nicolas a 35 ans, ses deux parents sont décédés. Sophie est elle âgée de 22 ans et ses deux parents sont également décédés.
Tous les témoins du mariage sont également domiciliés à bord de l’Albanais.
On peut voir sur cette dernière partie de l’acte que Nicolas signe, d’une signature non hésitante.
Les enfants
Ils auront 6 enfants, si les deux premiers vont naitre à Anvers, peu après la naissance du deuxième, Nicolas et Sophie iront vivre à Dunkerque puis à Boulogne sur Mer où naitra le dernier enfant.
Nous trouvons donc :
- Ambroise né à Anvers en 1812
- Antoine Clément né à Anvers en 1813 et décédé à Dunkerque la même année.
- Une petite fille sans vie née en 12816 à Dunkerque
- Jean Joseph né en 1818 à Dunkerque
- Jean Marie (SOSA) né en 1821 à Dunkerque
- Marie Julie Sophie née en 1833 à Boulogne sur Mer
Peu après la naissance de leur fille, Nicolas va mourir, à l’âge de 59 ans, le 15 décembre 1834.
Sophie le rejoindra quelques semaines plus tard à l’âge de 46 ans le 12 février 1835 à Boulogne sur Mer
Une carrière militaire uniquement dans les deux Nèthes ?
Au gré des actes d’état civil, nous voyons s’ébaucher la carrière de Nicolas au sein de la marine Napoléonienne.
Lors du décès de son père, il est indiqué Matelot, puis lors de son mariage, il est devenu Matelot de 1ère classe sur le vaisseau l’Albanais.
Quelques mois plus tard, lors de la naissance de son fils, il a changé de Vaisseau et a été promus au grade de Caporal sur le vaisseau « Le TILSIT ».
Enfin lors de la naissance de son deuxième fils, il est cette fois officier de Marine toujours sur le TILSIT.
Lors de la naissance de leur fille, sans vie, en 1818, Napoléon a chuté, la marine a été dissoute, les navires rendus aux Pays Bas. Nicolas est revenu avec son épouse à Dunkerque et il figurera désormais en tant que simple marin dans tous les actes qui suivront.
Il me reste à faire les recherches autour de sa carrière et des vaisseaux sur lesquels il a servi.
Les vaisseaux
L’albanais
Ce vaisseau est un navire de 74 canons de la classe Téméraire qui a été en service de 1808 à 1814 et faisait partie de l’Arsenal d’Anvers.
Il fait partie de la liste des vaisseaux de 74 canons restitués à la marine des Pays Bas en 1814.
Le Tilsit
C’est un navire de la classe « TONNANT » type « BUCENTAURE » construit entre 1807 et 1810, faisant partie de l’arsenal d’Anvers. Il s’agit cette fois-ci d’un navire de deux ponts et 80 canons.
Egalement rendu à la marine des Pays Bas en 1814 où il fut renommé « Le Neptunus« , il a été détruit en 1818.
Il devait ressembler à ce Bucentaure qui a donné son nom à toute la typologie de navire qu’il a inspiré à partir de 1803. C’était le navire amiral lors de la bataille de Trafalgar.
Ah les anciens départements français, tellement exotiques et tellement proches à la fois ! Un parcours très atypique pour cet ancêtre…