Généalogie30 : La vie d’Eugène partie 2

Genealogie30 : La signature d'Eugene Husson

#Généalogie30 : petit rappel

Genealogie30 est le généathème proposé par Sophie Boudarel du blog la gazette des ancêtres pour ce mois d’avril 2020.
Il repose sur un challenge de 30 questions permettant de mieux cerner la vie d’un ancêtre. Cet article est la deuxième partie de ce Généalogie30. Les journées 1 à 15 ainsi que les raisons du choix d’Eugène Husson sont visibles dans l’article consacré à la partie 1.

Généalogie30 -16 : Comment s’habillait il ?

Je ne pense pas que dans ces années 1850 – 1900 et dans la famille d’Eugène se portait un costume traditionnel. Il était ouvrier et vivait dans un quartier plutôt pauvre. Je pense donc qu’il avait des tenues de travail (surement peu nombreuses) et peut être une tenue de dimanche ou de fêtes.

On peut penser toutefois qu’enfant il s’habillait comme la plupart avec culottes courtes et de gros godillots. Il portait peut être d’ailleurs une blouse comme le garçon sur l’image ci-dessous.

Généalogie30 : Photo famille
Famille devant le café Tabac de Laon
Extrait d’une photo de derville sur Généanet
Photo publiée sous la licence CC BY-NC-SA 2.0 FR Creative commons

Parvenu à l’age adulte, il y eut certainement une période jeune, pendant laquelle Eugène portait pantalons robuste mais chemise, gilet et cravate pour sa tenue « habillée » avec une casquette pour sortir. Plus tard, dans la force de l’âge, le costume reste assez proche, la casquette laisse place au chapeau. Sur certaines Cartes Postales anciennes, on trouve des laonnois avec des tenues plus chic et couvert par un canotier. Je ne pense pas qu’Eugène étaient de ceux-la.

Généalogie30 : Laonnois jeune
Deux Laonnois début XXème siècle
Extrait d’une carte de l’avenue Carnot
Généalogie30 Laonnois dans la force de l'âge
Source dazibo sur Généanet
Photo publiée sous la licence CC BY-NC-SA 2.0 FR Creative commons

A une période de sa vie professionnelle, Eugène a été Garde-Champêtre. Depuis les années 1840, les gardes-champêtres ont abandonné le tricorne pour le képi et j’imagine bien Eugène vêtu comme ci-dessous.

Source Généawiki : Garde Champêtre

Généalogie30 -17 : Combien a t il eu d’enfants ?

Au cours de ces deux mariages, Eugène aura eu trois enfants. Ces trois enfants, il les accueillera avec sa première épouse, Marie Louise.
Une fille et deux garçons, même si les deux garçons ne se sont pas connus.
En effet le premier fils d’Eugène, dénommé Eugène Louis n’aura vécu que trois ans.

Généalogie30 La famille sous Hérédis
Synthèse de la famille d’Eugène Husson
Source : Hérédis personnel

Mais reprenons dans l’ordre.

Eugénie Louise

Première née du couple formé par Eugène et Marie Louise, je ne m’étendrais pas ici sur qui elle était. Je lui ai consacré un article entier dans le cadre de mon projet SOSA 2020.
J’apporte toutefois une petite précision car je ne pense pas l’avoir écrit dans l’article cité. Marie Louise s’est certainement mariée, dans une robe … un peu ample 🙂 . En effet, pour un mariage célébré le 15 septembre 1862, le premier enfant est donc né … le 1er décembre 1862.

Eugène Louis

Deuxième enfant du couple, suivant d’assez près sa soeur ainée, Eugène Louis est né le 20 Janvier 1864 à 8h00 du matin.Son acte de naissance a été enregistré en présence de son père de son Gran,d-père et de son oncle.
Malheureusement, Eugène Louis ne vivra pas longtemps car le 10 octobre 1867, son père vient déclarer son décès survenu à trois heures du matin le même jour. Eugène Louis allait sur ses quatre ans 🙁 .

Généalogie30 Acte de Naissance d'Eugène Louis
Acte de Naissance de Husson Eugène Louis
Source : Archives de l’Aisne

Acte de décès de Husson Eugène Louis
Source : Archives de l’Aisne

Eugène Louis (Deuxième du nom)

Six ans aprés ce décès, le 20 Juillet à 19h00, Marie Louise donne à nouveau naissance à un garçon. Il sera nommé … Eugène Louis lors de sa déclaration de naissance le lendemain par son père Eugène accompagné de son frère Armand et d’un ami tapissier. Eugène vivra sa petite enfance avec son père te sa mère Marie Louise mais malheureusement celle-ci décédera lorsqu’il a neuf ans. Il poursuivra son éducation auprès de son père et de sa belle-mère Mélanie. On peut toutefois supposer que la vie avec sa belle-mère se passait plutôt bien puisqu’après le décès de notre Eugène, Mélanie finira sa vie en résident chez son beau-fils Eugène Louis. (Information donnée par la lecture des recensements).

Comme son père Eugène Louis se mariera deux fois, et comme son père sa première épouse porte le nom de Dain !

La note marginale sur son acte de naissance nous apprend qu’Eugène Louis aura vécu jusqu’à 68 ans puisqu’il est décédé en 1941. Enfin quelques précisions sont disponibles grâce à sa fiche matricule. Nous apprenons ainsi qu’il avait les cheveux et les sourcils châtains clairs. Il mesurait 1M75 avec des yeux marrons et nez fort.

Généalogie30 acte de naissance d'Eugène Louis Husson
Acte de naissance de Husson Eugène Louis

Si on peut en tirer conclusion, peu d’originalité dans la recherche des prénoms puisque sur les trois enfants nous trouvons : Eugénie Louise, Eugène Louis et Eugène Louis tous trois enfants d’EUGENE et de Marie LOUISE !

Généalogie30 -18 : A t il assisté aux mariages de ses enfants ?

Trois enfants dont un décédé à trois ans et trois mariages. Celà nous fait beaucoup de trois. Notre Eugène aura t il donc assisté aux trois mariages ?

Eugénie Louise et Louis Charles

Le premier de ces mariages, celui de son aînée Eugénie Louise (mon arrière grand-mère) eu lieu le 22 mars 1894 à l’Hotel de ville de Laon. Eugène y est bien présent … et consentant. Il est veuf depuis moins d’un an, Marie Louise est décédée en Avril dernier.

Eugène Louis (deuxième du nom) et Léontine Albertine Dain

Le second mariage qui nous intéresse est celui du deuxième fils portant les prénoms Eugène Louis. Il épouse le 17 Septembre 1894 Léontine. Et oui c’est encore une Dain !
Il faut que je creuse ces entremêlements familiaux entre les Dain et les Husson.
Eugène à 52 ans et est indiqué présent et consentant. Il exerce le métier de garde des promenades (ou des promeneurs … la fin du mot est dans le pli du registre). A cette époque, dans les recensements, il est garde champêtre.

A noter que, figure au nombre des témoins du mariage Louis Charles Dain. Il est le mari de la sœur d’Eugène Louis (cf Mariage ci-dessus) et il est indiqué comme témoin de la marié, Cousin Germain de l’épouse !

Eugène Louis et Estelle Hélène Sodoyer

C’est le dernier mariage qui nous intéresse, remariage d’Eugène Louis après le décès de Léontine … dont je n’ai pas la date.
Ce mariage est indiqué en mention marginale de l’acte de naissance d’Eugène Louis. Il a lieu entre Eugène Louis et Estelle Hélène Sodoyer le 22 novembre 1919. Ce qui nous apporte la réponse attendue.
Eugène est décédé en 1904, il n’a donc pu assister à ce dernier mariage.

Généalogie30 -19 : Que signifie son nom de famille ? Comment a t il été transmis ?

Husson est un nom d’origine de l’Est de la France (les départements 54, 55 08… ) qui semble être dérivé du nom Hugues, lui même issu de Hugo et de Hug signifiant intelligence ! C’est ce qu’on appelle une forme hypocoristique du mot Hugo (Mot découvert pendant mes recherches 🙂 ).
Il existe une autre origine possible pour les Husson de souche noble. En effet, un village de Normandie porte le nom d’Husson et on trouve le blason des « De Husson« . Cependant, vu la localisation dans l’Aisne et ce depuis longtemps des Husson de ma famille, je pense que nous pouvons abandonner la piste normande.

De manière assez traditionnelle, le nom a été transmis par une longue lignée d’hommes Husson. Pas d’interruption entre le premier que je connais, un dénommé Vincent en 1629 jusqu’à notre Eugène en 1842.

Le nom est donc ainsi passé successivement par Vincent, Jean, Charles, François, Jean Antoine, Antoine Norbert, Armand François et Eugène.

Généalogie30 -20 : Qui était son père ?

Fils d’Antoine Norbert Husson et de Marie Françoise Joséphine Batteux, Armand François Husson, est né le 31 Août 1818 à Laon. Il était le quatrième enfant d’une fratrie de sept.

Dés ses 20 ans, il a épousé Elisabeth Victoire Demotier avec laquelle il aura 7 enfants. Sur son acte de mariage, il est indiqué qu’il est compagnon menuisier, à vingt an et demi. Il a été menuisier toute sa vie.

Veuf à 45 ans il se remariera 7 ans plus tard avec Angélique Godin, domiciliée à Laon mais originaire du nord et plus particulièrement de Carvin ou elle est née.
Âgée de 61 ans lors du remariage, elle a 10 ans de plus que lui.
Je ne sais pas ce qui a occasionné son départ du département du Nord pour rejoindre l’Aisne. Cela reste dans la liste des recherches à mener.

Ils resteront 6 ans ensemble, avant la mort d’Angélique en 1877. Armand rejoindra ses deux épouses, le 2 Janvier 1887, en décédant à l’hospice départemental et dépôt de mendicité de Montreuil sous Laon.

Généalogie30 : la famille de son père
Le père d’Eugène Armand François et sa famille
Source : Hérédis Personnel

Travail restant à effectuer sur Armand François : Creuser la thématique de son éventuel compagnonnage et la raison et raison ayant poussé Angélique à changer de région.
Éventuellement : Essayer de trouver à travers des archives de l’hospice de Laon, plus d’infos sur son décès.

Généalogie30 -21 : Qui était sa mère ?

Fille d’Hubert Demotier et de Marie Catherine Cottereau, Elisabeth Victoire, est née le 9 Août 1820 à Laon. C’est la seule enfant que je connais de ce couple à l’heure actuelle. Elle était originaire du quartier de Saint Marcel à Laon.

Elle avait 18 ans lors de son mariage avec Armand François Husson. Comme indiqué dans le J20, elle a mis au monde 7 enfants. Elle était ménagère.

Elle est surement tombée malade, car elle décédera au dépôt de mendicité aussi dénommé dans d’autres actes Hospice de Montreuil sous Laon. C’est en effet le 30 Novembre 1863, que Charles Berthaut, directeur dudit dépôt, est venu déclaré son décès de la veille, à l’âge de 43 ans.

Acte de Naissance d’Elisabeth Victoire
Source : Archives de l’Aisne

Travail restant à effectuer sur Elisabeth Victoire : Se renseigner sur d’éventuelles archives des hospices de Montreuil sous Laon.

Généalogie30 -22 : Quelle était sa fratrie ?

Voilà bien une partie qui m’aura posé quelques soucis. En effet, j’ai « construit » la fratrie en partant des actes d’état civil et des tables décennales de Laon.

Genealogie30 : La Fratrie vue de l'état civil
Les enfants d’Armand et Elisabeth construits par l’état civil
Source : Hérédis Personnel

Je n’ai pas trouvé toutes les dates et en particulier les mariages et décès. Me nourrissant de la J14 et des recensements, j’ai parcouru (à nouveau) ceux des années 1841, 1846, 1851, 1856, 1861, 1866, 1872.

Analysons les recensements
Genealogie30 La famille en 1841
La famille d’Armand Husson en 1841.
Source : Archives de l’Aisne

En 1841, la famille se compose des deux parents et du début de la fratrie, soit Armand et Victorine. Ce qui nous permet déjà de constater que dans la fratrie écrite à partir des actes … il n’y a pas de Victorine ! Je suppose que nous parlons ici de Victoire Elisabeth.

En 1846, je n’ai pas retrouvé la famille dans les recensements, soit les registres sont incomplets soit ils ont bougé.

Généalogie30 : Recensement 1851
La famille d’Armand Husson en 1851.
Source : Archives de l’Aisne

En 1851, cette fois, on y découvre une famille composée d’Armand et son épouse et de 4 enfants : Louis âgé de 10 ans, Elisabeth âgée de 8 ans, Notre Eugène (également âgé de 8 ans) et Célina âgée de 6 ans.
Armand Victor a disparu, il n’a pourtant que 12 ans. Il n’y a plus non plus de Victorine, mais une Elisabeth (Elle est indiquée avoir 8 ans alors qu’elle devrait en avoir 11 …). Le dernier enfant figurant sur ce recensement s’appelle Célina (si je lis bien) et serait né aux environs de 1845.

Cela correspond à l’année de naissance d’Eléonore Joséphine.

Généalogie30 La fratrie
La famille d’Armand Husson en 1856.
Source : Archives de l’Aisne

En 1856, cette fois Armand est revenu, mais il s’appelle Armand Louis. C’était donc peut être le Louis du recensement précédent. Elisabeth, Eugène et Célina sont toujours la. Une jeune fille dénommée Louise et un garçon, Victor, font leur apparition.

Genealogie30 :
La famille d’Armand Husson en 1861.
Source : Archives de l’Aisne

En 1861, cette fois, Armand est parti, il a 22 ans c’est pertinent. Elisabeth est également partie. Notre Eugène est désormais l’ainé de la famille. Célina est toujours présente. On retrouve enfin Louise et Victor. Finalement ce recensement est totalement cohérent avec le précédent.

En synthèse

Coté Recensement, la fratrie se compose de Armand (Louis ?) , Elisabeth (Victorine ?), Eugène, Célina (Eléonore ?), Louise et Victor.

Coté état civil, la fratrie est composée de Armand Victor, Victoire Elisabeth, Eugène, Eléonore Josephine, Léonore Joséphine, Arsène Joséphine, Paul Alfred.

Nous avons le même nombre d’enfants, mais …
La petite Léonore Joséphine n’a vécu que 21 jours, entre deux périodes de recensement, elle n’apparaît donc pas dans les enfants du recensement. Cela implique que nous en avons un de plus. Ce pourrait être simple si les prénoms correspondaient, mais ce n’est pas le cas.

Des parents avec des problèmes de prénoms ?

Je pense que les parents de cette fratrie devaient avoir un « souci » autour des prénoms …
Qui donnerait comme prénom Léonore Joséphine à une petite fille née 5 ans après sa sœur aînée (toujours vivante) qui se nomme … Eléonore Joséphine.

Très intéressante également cette Eléonore, qui dés sa première apparition semble être nommée Célina. Son acte de naissance indique bien Eleonore Joséphine pourtant. Elle aura plus tard un enfant sans être marié, qui sera reconnu par un dénommé Carrier. Plus tard on la retrouve très loin de Laon, à Versailles où elle se marie avec Pierre Feuillardin.
A l’occasion de ce mariage les deux époux déclarent trois enfants qu’ils souhaitent légitimer. Le premier est né à Laon et les deux autres à Versailles. Pour le premier (Louis Alfred), il est déclaré né d’Eléonore Joséphine Husson. Les deux autres (Jacques et Céline) sont eux déclaré né de Célina Husson !
Ce qui confirme notre hypothèse.

Il reste quelques zones d’ombre

Il reste à éclairer ce qu’il est advenu d’Arsène Joséphine, qui pourrait correspondre à Louise, mais qui sous un nom ou l’autre ne se retrouve ni dans les mariages ni dans les décès de Laon.
De même, Paul Alfred ne figure également nulle part.
Enfin dans le recensement de 1872, on ne trouve plus que le père Armand François avec sa nouvelle épouse, la première étant décédé et aucun enfant.

Généalogie30 -23 : Quelles relations avec sa famille ?

La question peut être interprétée de deux façons, du coup je vais, rapidement, regarder les deux axes possibles.

Les implexes ou liens un peu moins directs

Je l’ai déjà évoqué pas mal de fois dans les deux articles, les liens permanents entre les familles Husson et Dain, semblent nous emmener vers des implexes multiples. J’était plutôt habitué à trouver ce comportement au siècle précédent et en campagne dans des villages plus petits. Là, nous sommes à Laon dans une ville qui approche les 15 000 habitants à cette époque.
Ceci étant, finalement je ne trouve pas d’implexe (pour l’instant) sans descendre aux enfants d’Eugène. Le mariage d’Eugénie avec Louis Charles permet de constater qu’ils partagent les mêmes grands-parents :
– François DAIN (o 14/12/1796 + 17/08/1863)
– Françoise LAPORTE ( o 7/04/1801 + 26/09/1887)
Ils se sont mariés le 26/07/1824 à Laon.

Autre lien de famille, ne créant aucun implexe, son remariage, après le décès de sa première épouse Marie Louise. Melanie Augustine Frion n’est autre que la nièce de Marie Louise, en effet sa mère (Mélanie Ursule Dain) est la sœur de cette dernière.
Ceci éclaire quelques réflexions que j’avais à propos de ce mariage :
– Il faudra éclairer leur rencontre : Je crois que c’est fait 🙂
– La présence de tous ces Dain lors du second mariage, coté époux comme coté épouse, prend son sens.
Bon c’était une autre époque …

Autres liens avec la famille

Eugène prendra part à quelques événements familiaux.

  • 1863 : Il est le témoin de son frère, Armand, lors de son mariage
  • 1867 : Il déclare le décès de son fils
  • 1873 : Il déclare la naissance de son second fils
  • 1883 : Il déclare le décès de son épouse
  • 1886 : Il est témoin lors de la déclaration de naissance de son petit-fils Louis Charles
  • 1888 : Il est témoin lors de la déclaration de naissance de son petit-fils Eugène.

Quand à ses événements personnels à lui, quelques membres de sa famille participent également.

  • 1842 : Sa naissance
    • Son oncle paternel Eugène est témoin.
    • Son cousin Joseph Ledoux est témoin
  • 1862 : Son mariage
    • Son grand-père paternel Antoine Norbert est témoin
    • Son oncle paternel … Antoine Norbert est témoin
    • Son frère Armand est témoin
  • 1884 : Son second mariage
    • Son beau-frère : Gustave Dain est témoin
    • Son beau-frère Louis Narcisse Dain est témoin

Généalogie30 -24 : Sa généalogie sur 4 générations ?

Il m’en manquait un peu avant cette J24, j’ai complété au moins au niveau des noms. Ce qui me permet d’affirmer, aujourd’hui, je dispose de sa généalogie sur 4 générations.
La preuve en image ci-dessous.

genealogie30 : L'ascendance sur 4 générations.
Arbre d’Eugène sur 4 générations
Source : Hérédis Personnel

En complément on peut voir que sur les branches du haut, cette généalogie se prolonge au delà des 4 générations. Si l’on reste dans la partie « Husson« , c’est 7 générations et le dernier membre connu est Vincent Husson, Vigneron né en 1629 et époux de Saldeberge Haudecoeur (Je ne me lasse pas de ce nom que je trouve remarquable). Sur la parti « Langon » je suis un peu moins avancé puisque je m’arrête à la 6ème génération avec Jean Langon.

Par contre, il est clair que si je dispose bien des noms des parents sur les 4 générations, je suis très loin d’avoir les dates et les actes correspondants. Il y a d’ailleurs quelques cas de blocages. Je ne désespère pas d’y arriver toutefois.

Généalogie30 -25 : Quelle était sa religion ?

Eugène est né en 1842, tous les documents (disponibles en cette période de confinement) sont extraits de registres d’état civil ou autres documents administratifs. Il faudra que j’essaie de récupérer un certificat de baptême.
Nous devrons donc faire des suppositions. Partant du principe qu’en 1842, la grande majorité de la population est de religion catholique, on peut partir du principe que c’est le cas d’Eugène.

Si je regarde ses grands parents paternels, ils ont été baptisés tous les deux.
Coté maternel, ses deux grands parents sont nés pendant la révolution (An V et An VIII) donc l’acte de baptême a été remplacé par un acte de naissance.

Son grand père paternel a été baptisé dans la paroisse de Notre dame au marché à Laon.

Sa grand mère paternelle a été baptisée en la paroisse Notre dame de Bruyères et Montbérault.

Peux-t-on estimer qu’il était fort pratiquant ?
Difficile à dire, mais je doute qu’Eugène et Marie Louise se soient mariés à l’église (il faudra que je vérifie) puisque Marie Louise était déjà … très enceinte 🙂 . Ils se sont mariés le 16 septembre 1862 et … Eugénie est née le 1er décembre de la même année.

Généalogie30 -26 : Eugène chez le notaire ?

Je pense qu’il est effectivement passé chez le notaire quelques fois puisqu’on trouve trace, dans les actes d’état civil de la famille, de contrats de mariage.
J’ai toutefois voulu vérifier si c’était récurrent en vérifiant les parents et grands parents d’Eugène. Seule trace d’un notaire, Maitre Chamblain notaire à Melun qui lors du mariage du grand-père d’Eugène (Eugène Norbert) a transmis par contrat le consentement de son père (Antoine qui était infirmier aux hospices de Melun).

Eugène lui même

En ce qui concerne cette fois Eugène, pas de contrat lors de son premier mariage. Ce qui contribue à me faire penser qu’il y a avait peu de biens au préalable dans la famille.

Lors de son second mariage, toutefois, son père Armand François est absent et il donne son consentement par un acte reçu de Maitre Lemaire Notaire à Laon. J’ai deux interrogations par rapport à cela, tout d’abord son père est domicilié à Laon et le mariage se déroule à Laon, Pourquoi n’est il pas présent ?
Ensuite, Eugène a déjà été marié une fois, il a à ce moment 42 ans et deux enfants dont l’ainée s’est également mariée la même année.

Généalogie30 Consentement père
Consentement Armand François Husson pour un mariage à 42 ans !
Sources Archives de l’Aisne

A noter que la même autorisation est donnée par les parents de sa promise, Mélanie, auprès du même notaire.

Genealogie30 : Consentement des parents de Mélanie.
Consentement parents de Mélanie Frion pour un mariage à 36 ans
Sources Archives de l’Aisne

Sur ce même acte on trouve également mention d’un contrat de mariage.

Genealogie30 : Mention contrat de mariage entre Eugène Husson et Mélanie Frion
Mention du contrat de mariage entre Eugène et Mélanie
Source : Archives de l’Aisne
Ses enfants

Soit véritablement Eugène a eu un peu de bien à la fin de sa vie, soit l’habitude s’est ancrée. En tout cas, Maitre Lemaire a fait un peu d’affaire avec la famille puisqu’on retrouve, toujours chez lui, contrats de mariages passés par les deux enfants d’Eugène (Eugène avec Léontine et Eugénie avec Louis Charles)

Je pense que l’examen approfondi des archives de ce notaire, si elles sont disponibles auprès des archives de Laon, sera enrichissant pour encore mieux connaitre la vie d’Eugène. Mais il faudra se déplacer, ce qui est impossible pour le moment.

Généalogie30 -27 : Des photos d’Eugène ?

Pas de photos pour Eugène, pourtant il est en plein dans la période où la photographie a pris son essor. La seule image approchante dont je dispose est une photo de sa fille Eugénie, accompagnée de son mari Louis Charles Dain.

Genealogie30 : Eugénie et son mari Louis Charles Dain
Eugénie Husson et Louis Charles Dain
Source : Collection personnelle

Pas de photos non plus du frère d’Eugénie, Eugène mais par contre une description depuis sa fiche militaire. Il mesure 1m75, a des cheveux et des sourcils châtain clairs, des yeux marrons, un visage ovale avec une grande bouche et un nez fort, front ordinaire et menton rond.
Je vous laisse travailler imagination et créativité pour mixer la description du fils avec la photo de la fille pour imaginer le portrait du père !

Il me reste à établir la généalogie descendante pour retrouver des cousins qui pourraient avoir des photos.

Généalogie30 -28 : Quels étaient ses repas ?

Le XIXème siècle voit, de part l’essor démographique et la révolution des transports, l’alimentation des familles se transformer. Le poisson et la viande viennent de plus en plus compléter légumes et céréales et le lait prend une dimension importante lorsque ses vertus nutritionnelles sont découvertes.
On peut cependant penser que chez l’ouvrier, en journée et en semaine, le pain, la soupe, le lait forment l’essentiel d’une alimentation qui recherche d’abord l’efficacité.
Par contre, pour les repas de fêtes, certaines recettes locales ont du être cuisinées sur le fourneau d’Eugène et Marie-Louise.

Quelques recettes locales (plus ou moins 🙂 )

Commençons par une petite tourte « légère » en entrée

L’flamique au maroilles.

Ingrédients : Pate levée, la moitié d’un Maroilles, 8 cuillères à café de crème fraiche. Pour la pâte : 120 g de farine, 1 à 2 oeufs selon la taille, 35g de beurre 1/2 cuillère à soupe de lait, 1 pincée de sel, 1/4 de sachet de levure et … un peu de crème fraiche.

Mettre la farine avec le sel et la levure dans une terrine, bien mélanger le tout.
Faire fondre à feu doux le beurre, dans une cuillère de lait. Incorporer à la farine les œufs l’un après l’autre, puis le beurre fondu et la crème. Pétrir longuement, d’abord avec les doigts puis à pleine main, en jetant la boule de pâte au fond de la terrine. Garnir le moule à tarte, beurré et fariné, avec la pâte, puis le laisser dans un endroit chaud pendant deux ou quatre heures en le recouvrant d’une étamine. Quand la pâte est bien levée, la garnir.
Répartir sur la pâte, qui a levé, des tranches de maroilles avec la croûte, déposer dessus de petit tas de crème fraîche, bien poivrer.Faire cuire entre 15 et 20 mn à four chaud.
La flamique peut se manger chaude ou froide.

Extrait du cahier N°12 « Mes recettes Picardes »
des cahiers de Marie Madeleine Braillon-Rabouille, sa mère et sa grand-mère aux éditions Christine Bonneton.
(Ouvrage dédicacé reçu par ma fille avec son diplôme de Picard du Collège.)

A consommer avec modération sous peine de ne pas être en mesure de profiter du dessert (je ne me lasse pas du nom de la recette 🙂 )

Vous prendrez bien un peu d’ Tatichons d’Brandouille ?

Ingredients : 250 g de farine, 1/2 l de lait ou plus, 1 cuillère à soupe de vergeoise, 1 pincée de sel, 3 oeufs 150 g de beurre fondu, quelques pommes et … de l’eau de vie de cidre.

Préparer une pâte à crêpes avec les ingrédients. Eplucher les pommes, les couper en très fines lamelles, les mettre dans un saladier et les arroser d’eau de vie de cidre.
Mettre sur le feu une poêle, la graisser avec du beurre, du saindoux, de l’huile ou du lard gras. Mettre un fond de pâte assez fin dans la poêle, épandre dessus les copeaux de pommes et recouvrir le tout de pâte.
Cuire les deux faces. Pour cela, il est plus aisé d’opérer avec deux poêles qui chauffent en même temps sur le feu. Renverser le tatichon dans la deuxième poêle pour faire cuire l’autre face. Et en même temps on en remet une autre à cuire dans la première.
On se régale en les mangeant saupoudrés de sucre.

Extrait du cahier N°12 « Mes recettes Picardes »
des cahiers de Marie Madeleine Braillon-Rabouille, sa mère et sa grand-mère aux éditions Christine Bonneton.
(Ouvrage dédicacé reçu par ma fille avec son diplôme de Picard du Collège.)

Voila c’était un petit exemple de ce que l’on peut penser qu’Eugène a dégusté en son temps et par un jour de fête. Mais il existe beaucoup de plats locaux à intercaler entre l’entrée et le dessert.
Le Pain de cervelle de la bouteille, le poulet sauté aux choux et aux orties, les rouleaux de jambon au cidre de Thiérache, le jambon aux chicons coupés

Mais une fois tout cela avalé, il fallait surement faire descendre, avec une petite liqueur de Thiérache à base d’alcool à 90° et de … lait de vache.
Ah je vous avais parlé des laitages au début de cette J28 🙂

Généalogie30 -29 : Y a t il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Vraie ?

Alors je ne vais pas broder, en effet comme dit lors de la J1 de ce Généalogie30, j’ai choisi Eugène parce que c’était le SOSA 30. Je ne l’ai donc pas choisi pour une histoire véridique ou non à son sujet. Pour tout vous dire, je ne le « connaissais » que très peu.
Il me faut toutefois avouer, qu’après quasiment un mois passé ensemble, j’éprouve une forme de tendresse pour lui qui me donne envie de continuer à creuser son histoire.

Généalogie30 -30 : Comment a t il participé à la vie de la communauté ?

Comme nous l’avons vu en J13 de ce Généalogie30, Eugène a été Garde-champêtre. Il a donc servi la communauté locale en jouant son rôle à plein sur les différentes missions du garde-champêtre au XIXème Siècle.

C’est par les lois de Septembre et octobre 1791 que le métier de Garde-Champêtre est réellement défini. Ces lois définissent la police rurale, une nouvelle loi en 1795 rend obligatoire la présence d’un garde champêtre dans chaque commune. Entre 1816 et 1820, les gardes-champêtres (qui ont abandonné le bicorne pour le képi) sont désormais armés de pistolets ou de fusils.

71178 Dompierre les Ormes Tambour de ville.jpg

Ses rôles sont multiples. Il est bien sur l’annonceur public tel que représenté sur l’image ci-contre mais ses fonctions sont aussi beaucoup de l’ordre de la police rurale.
Il est ainsi autorisé à dresser procés verbal et traduire devant la justice les contrevenants.
Son champs d’activité englobe ainsi la pêche, le chemin de fer, les boissons et les cartes à jouer, les douanes, les plantations d’arbres, le sel et le tabac…

C’est la fin de ce généalogie 30.

J’espère qu’il nous aura permis de mieux faire connaissance avec Eugène Husson et sa famille.

Asavar

2 commentaires

  1. Fort bien « debroussaillée » la trame de vie d’Eugène

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